On a souvent tendance à dire que, comme en physique les opposés s'attirent en amour et c'est ce qu'illustre cette chanson qui constitue à elle seule une métaphore filée qui assimile l'amour à l'éléctricité.

Alizée s'adresse donc à un homme qui semble être son opposé et qu'elle compte bien faire succomber à ses charme sans plus tarder. Il faut cependant pour que les opposés s'attirent, qu'ils se trouvent à proximité l'un de l'autre, c'est la raison pour laquelle Alizée invite la personne à laquelle elle s'adresse à la prévenir de sa présence qui devrait donner naissance à la fusion de leurs deux corps. On a souvent tendance à employer le terme "tension" pour désigner les désacords qui opposent deux personnes entre elles, hors ici, si le désir qui animent ces deux amants est caractérisé par "sa haute-tension" Alizée nous précise qu'il n'est sujet à aucune "prise de nerfs".
On a encore une image de l'opposition avec les rires de l'un et les éléctrons de l'autres puisqu'éléctron peut faire penser à coup de gueule, il convient donc de concilier leurs humeurs changeantes...
La fin du couplet est aussi interessante car elle comporte une très belle image qui caractérise la vie du couple, en effet on peut voir dans la métaphore des ballons la folle course-poursuite amoureuse des deux "aimants".

Alizée définit ensuite la relation qu'elle entretient avec son partenaire, il s'agit d'une relation peu commune rythmée par une originalité tonitruante, on peut voir dans le vers "tête à l'envers" une référence à l'apesanteur qui fait se ballader dans les airs les cosmonautes. Cependant Alizée est consciente que cette situation ne peut plus durer longtemps, on assiste donc à une progression puisqu'elle ne se contente plus d'imaginer la fusion de leurs deux corps mais bel et bien de fusionner. On a à nouveau l'image du couple et du désir extrême mais cette fois-ci on ne parle plus de haute-tension mais de tension maximale ( toujours la progression ) qui fait que le désir d'Alizée est lui aussi à son comble et qu'elle ne peut plus attendre. On assite ensuite à la fusion des deux amants qui est assimilée à un court-circuit. On a un jeu de mots, car "court" est remplacé ici par "corps" ce qui n'est pas sans évoquer les plaisirs de la chair... ce "corps circuit" a lieu entre les deux "aimants" il s'agit donc bel et bien d'une fusion sexuelle.
On le sait tout court-circuit est accompagné d'étincelles, ici ces étincelles sont animales et font référence à l'instinc de reprocduction des animaux : les deux êtres sont animés par une incontrolable fièvre. Alizée découvre donc l'amour sous un autre de ses aspects : un aspect fusionnel, éléctrique et passionné.

Le refrain est interessant et fait référence au sentiment de manque qui en philosophie suscite le désir, en effet c'est bien connu on ne peut que désirer ce que l'on ne possède pas, or ici c'est aussi le cas : Alizée s'ennuie en l'absence de l'être aimé et cela lui permet de se rendre compte de ses sentiments pour lui. On a aussi un parralélisme avec les deux occurences de "sens", cependant la seconde occurence est quelque peu coquine en ce sens ou il s'agit des cinq sens et notamment du toucher qu'Alizée stimule en l'absence de son "aimant", c'est dire si le manque est grand. Ainsi face à cette envie grandissante et à cause de ce qui est ici joliement appelé un "défilé de doigts", le temps sinsolence... On sait qu'Alizée a du mal à passer du temps avec l'homme qu'elle aime et cela à cause de leurs différences, ainsi les moments passés ensemble sont caractérisés par la peur de le perdre à nouveau à mesure que le temps passe ( la menace du temps qui se barre et qui nous sépare ), cependant Alizée se sent épanouie durant ces moments, elle a l'audace du champs magnétique qui rappelons le attire et provoque le contact de deux corps de charge opposée...

Le troisième couplet est marqué par un sentiment désanchanté qui suit la fusion des deux corps, Alizée ne semble plus être satisfaite par cette folle relation et désire plus de stabilité, elle souhaite donc que son partenaire "revienne sur terre" et "pour de bon" cette fois-ci. Cependant maintenant qu'elle a su provoquer le désir de son partenaire, elle entend bien prendre sa revanche, ainsi après avoir mis le feu à son coeur, à son corps et à son âme, elle souhaite le laisser attendre quelque temps. Les rôles sont donc inversés puisque l'homme est désormais en position de demandeur ( "Quand tu m'espères" ) et Alizée en position dominante puisqu'elle envisage une rébélion. Elle se décide donc à dire NON au jeune-homme ce qui crée l'immobilité du couple ( "On se statique" ). La raison de ce refus est donc claire, Alizée a peur d'une éléctrocution provoquée par la rencontre de deux charges trop fortement opposées... L'isolant qui empêche donc ce phénoméne reste néanmoins la PASSION.

Le deuxième refrain reste inchangé, mais son sens change quelque peu puisque cette fois-ci Alizée ne nous fait plus part de son manque à elle mais explique à son compagnon qu'elle mène désormais par le bout du nez comment surmonter ce manque auquel elle a elle même été confrontée et qu'elle a contourné grace à ses nombreux charmes...

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